Pendant la majeure partie de l’histoire, homo sapiens vivait au sein de petites tribus nomades. À l’époque, l’effectif de ces tribus gravitait généralement autour du nombre de Dunbar : 150. Cette caractéristique leur conférait un avantage important. En effet, dans un groupe restreint, il est très difficile pour l’un de ses membres d’adopter un comportement clandestin.
Dans une famille, tout finit par se voir : il est donc compliqué de mentir ou tromper des camarades pour son intérêt personnel. Dès lors, un individu n’a plus d’autre choix que d’aligner son comportement avec l’intérêt général de sa tribu. La transparence devient le maître-mot de la vie sociale du groupe. L’avantage, c’est que la transparence améliore la cohésion sociale d’un groupe.
Le nombre de Dunbar a ainsi pu être un facteur important dans la survie des tribus ancestrales. Sauf qu'aujourd’hui, nos sociétés ont largement évoluées. Elles sont même devenues gigantesques. Le développement de sociétés toujours plus importantes pose un problème : il y a trop d’individus pour que tout le monde se connaisse et se fasse confiance.
Alors, comment peut-on maintenir une cohésion sociale dans des groupes qui surpassent largement le nombre de Dunbar ? Pour relever ce défi, nous avons dû faire preuve d’inventivité. L’homme a créé des intermédiaires. Autrement dit, des organisations capables de maintenir la cohésion sociale d’une société qui dépasse le nombre de Dunbar.
Par exemple, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont indispensables pour le vivre-ensemble d’une nation. Sans ces institutions, il serait impossible de coordonner des sociétés complexes composées de millions d’individus. Mais il existe un autre pouvoir important (et central dans cet article) :
La presse.
Communément appelée le 4ème pouvoir, cette technologie permet d’informer une population en leur présentant un certain nombre de faits.
La presse a longtemps servi d’intermédiaire entre les citoyens et les évènements du monde. Mais les réseaux sociaux ont tout changé.