« Aurais-je été une personne différente si j'avais grandi avec cet objet greffé à mon poignet ? » (P 40)
C'est la question que se pose Laura Poggioli durant les 252 pages d'Époque, paru aux éditions Iconoclaste. Dans ces pages, on retrouve une inquiétude, celle de la place des écrans dans nos vies, de l'impact de ces rectangles de lumière qui nous attirent et nous absorbent, qui prennent nos journées et nos nuits, nous gardant éveillés à scroller les derniers posts, les derniers DMs.
A travers ses mots, Laura Poggioli nous emmène dans cette double exploration : celle des effets des écrans sur les enfants (immersion dans un centre de soin en addictologie, observation d'interventions de l'association Lève Les Yeux, etc.), mais aussi l'exploration de son expérience du monde, une recherche autobiographique de l'impact des écrans sur sa propre vie.
On redécouvre alors des thèmes tels que le cyberharcèlement, l'addiction aux jeux vidéo, l'addiction au porno, tous ces aspects sombres de l'utilisation des écrans par les plus jeunes. A travers des réflexions sur sa vie, Laura (ou Lara) met en lumière le fait que même nous, adultes, sommes soumis à la loi des algorithmes, à l'impatience de la notification, à cette connexion permanente et a une dure réalité : internet n'oublie rien.
Les écrans et l'économie de l'attention font partie des enjeux majeurs des prochaines décennies et Époque nous permet de nous questionner sur la place que l'on veut laisser à ces objets lumineux dans nos vies. Une chouette lecture pour vos voyages en train de l'été !
Et enfin, une ultime question : « On a laissé les écrans entrer dans toutes les maisons et jusque dans les salles de classe des enfants. Pourquoi exciter délibérément leurs cerveaux ainsi ? Pour qui ? » (P 167)
Bonne lecture et bon été (loin des écrans :))