Alors que l’omniprésence des écrans dans nos rues, nos gares et nos écoles préoccupe chaque jour davantage de citoyens, le Collectif Attention a émis des propositions à l’intention des candidats aux élections municipales, reprises par certaines listes. Panorama.
La fin des écrans vidéos publicitaires
La première proposition reprend une demande de longue date du collectif RAP (Résistance à l’agression publicitaire) : la fin des écrans publicitaires dans les lieux publics (rues, gares, stations de transport en commun), y compris les écrans à l’intérieur des boutiques.
Leur plaidoyer à Paris, renforcé par la campagne Stop Écrans Paris initiée par Greenpeace, a porté ses fruits puisque la plupart des candidat(e)s ont du se prononcer sur le sujet. Un article sur leur site, « Que disent les candidat.e.s au sujet de la publicité dans leurs programmes ? » reprend les positionnements des différentes listes, et l’on peut saluer les propositions volontaristes de David Belliard (EELV), Danielle Simonet (LFI) et David Villani (ex-LREM). Globalement, les listes EELV s’engagent à peu près partout en France contre l’invasion de la publicité, comme l’illustrent les réponses aux questionnaires envoyés par RAP à un grand nombre de listes à travers la France, accessibles ici.
On notera enfin la tribune parue dans le JDD, cosignée par 160 députés, chercheurs et responsables associatifs (dont Lève les yeux), appelant à dire « Stop aux écrans vidéos publicitaires », qui aura permis de montrer la très large opposition citoyenne et politique au déferlement d’écrans invasifs, polluants et capteurs d’attention.
Les futurs élus sont prévenus.
Des enfants préservés des écrans
Rappel des propositions du Collectif Attention pour protéger les enfants de l’exposition aux écrans :
-
-
Aucun écran présent au sein des crèches, maternelles, et écoles primaires
-
Aucun écran en dehors de l’enseignement de l’informatique à partir du collège (avec fin du principe de remplacement des cahiers et des livres par des tablettes numériques)
-
« Droit à la déconnexion » des familles, qui doivent pouvoir échanger avec les établissements scolaires sans passer par internet
-
Une vaste campagne publique de sensibilisation sur les effets des écrans et des contenus inappropriés basée sur des études indépendantes de tous conflits d’intérêt
-
Sur ces thèmes, la route est encore longue, car alors même que le l’Organisation mondiale de la santé, le CSA et le Défenseur des droits en France préconisent aucun écran avant 3 ans (5 ans pour l’OMS), les écoles maternelles sont incitées à installer des tablettes numériques, et les enfants y regardent de plus en plus souvent des dessins animés en cas de pluie.
Faute de temps et de moyens, les propositions n’ont pu être envoyées qu’à quelques listes à Paris, Marseille, Cherbourg, Levallois, Rennes et quelques autres.
L’équipe de David Belliard à Paris a annoncé soutenir l’ensemble des propositions, ce qui mérite d’être salué, et permet d’espérer un soutien dans les années à venir, y compris à l’échelle nationale, où la Députée Modem Aude Luquet avait déjà essayé d’interdire les écrans en maternelle par amendement, sans succès…
Enfin l’on notera l’interdiction des écrans en crèche et maternelle affichée noir sur blanc dans le programme d’Arnaud de Courson, candidat centre droit à Levallois, accessible ici (page 23).
Le travail de plaidoyer ne fait que commencer pour le Collectif Attention, il continuera dans les années à venir avec en ligne de mire le travail parlementaire, les élections départementales et régionales – avec la fin des tablettes numériques demandée ! – et, bien sûr, les élections présidentielles de 2022…
Laisser un commentaire