L’appel à voter contre l’application StopCovid du Collectif Lève les Yeux

Mesdames et Messieurs les Député(e)s,

Ne faites pas du 28 avril 2020 une tâche de honte dans l’histoire de la France. Le gouvernement vous demande de donner votre accord au pistage numérique des citoyens français, nous vous demandons de vous y opposer. Une grande partie d’entre vous s’est exprimée publiquement contre, ce qui est tout à votre honneur, il s’agit désormais d’aller jusqu’au bout.

Vous nous représentez, nous le peuple, dans ce lieu sacré qu’est l’Assemblée nationale, à l’heure où nous traversons une épidémie, épreuve rare, trouble et angoissante. C’est face aux crises que l’on se révèle, et c’est aujourd’hui, plus que jamais, que nous avons besoin de vous. Nous avons besoin que vous gardiez la tête froide, le sens des valeurs, que vous restiez droits et fermes dans vos convictions républicaines face au vent du chaos, face aux bourrasques de la peur.

Ne vous penchez même pas sur les arguments techniques. Il est un principe simple à retenir : aucun être humain libre ne doit être pisté par une technologie numérique. Certes c’est déjà en grande partie le cas par l’entremise des GAFAMs face auxquels l’État se montre impuissant à nous protéger, mais il y a eu la RGPD et c’est bien dans le sens d’une résistance qu’il faut aller, pas d’une sédition.

Que nos institutions, censées nous protéger, l’autorisent aujourd’hui, c’est permettre demain que de volontaire cela devienne obligatoire, après les smartphones les bracelets, et après-demain, les puces sous-cutanées. N’autorisez pas aujourd’hui un monstre qui vous échappera demain. Une « stratégie du choc » est à l’œuvre, et il faut y résister.

Sans que nul doute ne soit permis, l’industrie numérique voit dans cette crise sanitaire une aubaine économique. De l’école en ligne aux télétravail en passant par les apéros – visio, l’aliénation collective de notre société au numérique a franchi un nouveau cap « grâce » au confinement, quand nous pensions avoir atteint une extrémité : pour rappel, nous passions plus de 10h par jour devant un écran, sur 16 éveillées, avant.

L’aliénation, pour partie volontaire, est une chose. La soumission votée à l’Assemblée nationale en est une autre.

Voter oui, c’est céder un bastion essentiel de notre liberté sur l’autel d’une illusoire sécurité. 

Vous pouvez voter non.

Le Collectif Lève les Yeux ! 

Cet appel a été envoyé à l’ensemble des députés LREM et aux président(e)s des autres groupes politiques